Les égarés
Ne crois rien de ces mots
que l'on peut travestir
ne crois qu'en l'émotion
qui ne peut que trahir
la vérité des gestes
peu importe le reste
quand nous frôlons le pire
Là-bas
il y a longtemps
si longtemps que tu penses
avoir rêvé ces instants :
nous dansions tels des ombres
affranchies de leurs lois
pas résonnants sur les décombres
face à leurs mondes plus que sombres
imaginant avoir le choix
Fous que nous étions
nous en sommes revenus
mais sur le bord de la route
dévorés rongés par le doute
certains se sont perdus
Quand nous pensons à eux
leurs visages s'effacent
comme s'ils se dérobaient
à toutes nos volontés
qui ne sont que grimaces
Pourtant dans la nuit noire
nous gardons l'impression
de les reconnaître sans les voir
mais nous ne savons plus que croire
hors cette folle sensation
Là-bas
il y a si longtemps
absurdes noctambules
nous pensions maîtriser l'élan :
nos pulsions suffoquaient
à force de bouger trop vite
mais nous pensions tout contrôler
magiciens vains et égarés
nous franchissions toutes les limites
Alors ...
Ne crois plus rien des mots
que je pourrais te dire
ne crois qu'en l'émotion
que tu laisses jaillir
et comme une évidence
au milieu de la transe
laisse aller tes souvenirs ....