Les passe-murailles
Nous jaillissons à chaque seconde
frémissons au rythme du monde
plus complexes qu'il n'y paraît
plus agités, plus écorchés
Nous n'avons plus de temps à perdre
chaque minute nous entraîne
60 saccades pour s'échapper
des pulsations qui accélèrent :
nous entrouvrons les portes
en feignant de les ignorer
Nous ne sommes même pas de ce monde
mais nous n'avons pas renoncé
à déferler, ambulantes bombes
tresseurs de rêves absurdes
à leurs yeux aveuglés
Nous n'avons plus rien à leur vendre
nos paumes vides sont ouvertes
et nous traversons leurs murailles
pendant que tout autour déraille
que tout s'écroule enfin peut-être ...
Nous surgissons à chaque seconde
dérivons au rythme du monde
plus assombris qu'il ne semblait
plus aguerris, plus assoiffés
et nous n'avons jamais été
aussi prêts de tout emporter ...